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fast-portrait
14 août 2009

Louis par Marthe (par Fred)

Marthe haussa les épaules. Elle regarda Louis, qui, patient, attendait. De loin, personne n'aurait rien dit de spécial de lui. Mais, de près, disons à quatre-vingts centimètres, tout chavirait. Fallait pas chercher très loin pour savoir pourquoi tout le monde venait tout lui raconter. Disons qu'à un mètre cinquante, deux mètres disons, Louis avait une tête de savant inflexible, inabordable, comme les gars dans les manuels d'histoire. À un mètre, on n'était plus aussi sûr de son affaire. Plus on approchait, pire ça basculait. L'index qu'il vous posait doucement sur le bras pour poser une question, ça vous tirait les paroles tout seul (...) Louis se trouvait moche, vingt ans qu'elle lui expliquait le contraire, mais il se trouvait très moche quand même et tant mieux pour lui si les femmes se trompaient, il disait. C'est un monde d'entendre ça, elle qui avait connu des centaines d'hommes et qui n'en avait aimé que quatre, c'est dire si elle avait du jugement.

Fred Vargas, Un peu plus loin sur la droite

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Commentaires
L
Moi non plus je ne me suis pas toujours... Je pose Topor je retiens Roland il me reste Roncevaux que l'on peut diviser par trois... ça fait avancer le schillimili non? (milly!)
M
Excusez-moi monsieur Luc, mais je n'arrive pas à suivre votre cheminement de pensée... ça doit vous arriver souvent non ? c'est ça les génies ! ;-)
L
Me fait penser à ça:<br /> "Je veille auprès de Suzanne endormie.<br /> C'est étrange, sa ressemblance avec mon pied gauche. Je sais bien qu'un pied est un pied, que Suzanne est Suzanne, mais mon pied est plus proche de Suzanne que de moi. J'avais deux pieds. Suzanne m'a pris l'autre, il ne m'en reste qu'un. Je ne suis pas en train de me plaindre, au contraire. Est-ce que je ne donnerais pas mes deux pieds pour Suzanne ? Et puis la souffrance s'est apaisée. Oh, je ne suis pas dupe.<br /> Le mieux que j'éprouve est dû au sommeil de Suzanne, je m'en rends compte. N'empêche que j'y gagne. Je respire à petits coups par crainte de la réveiller. Il faut dire qu'elle est exténuée. Il y a de quoi. Comment a-t-elle réussi à supporter mon énorme masse de graisse ? Cela me dépasse. Je ne comprendrai jamais rien aux femmes. Il pleut. " de Topor... <br /> Et "Four roses for Lucienne" du même, bien sûr;O)
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