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fast-portrait
11 novembre 2008

Adeline Serpillon par Pierre Desproges

desprogesIncipit de Des femmes qui tombent (1985)

blanc

Adeline Serpillon appartenait à cette écrasante majorité des mortels qu'on n'assassine pratiquement pas.

Elle n'avait pas d'argent, pas d'amour, pas de haine, pas d'attraits. Ses convictions politiques l'amenaient à conspuer doucement les augmentations du prix du gaz, rarement au-delà. Elle était moyenne avec intensité, plus commune qu'une fosse, d'une banalité de nougat en plein Montélimar. Hormis le chat gris mou qui dormait sur son lit, personne ne se retournait plus sur elle, et encore moins dessous.

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Commentaires
S
Sacré Desproges ! Y'a longtemps que je n'ai pas fureté dans ces textes...
C
C'est drôle; ça. Je l'ai relu il y a à peine quelques mois. C'qu'il y a d'bien, avec Desproges, c'est que c'est mieux que le chewing gum : on a beau le remâcher des milliers de fois, il ne perd jamais sa saveur. Ce portrait est délicieusement bien envoyé.
M
enfin c'est bien Desproges, pas que tu vieillisses ;-)))
M
ouais c'est bien hein ;-)
N
Desproges j'adore ! On a rien fait de mieux depuis ... (j'dois commencer à vieillir pour parler ainsi :-s)
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