11 novembre 2008
Adeline Serpillon par Pierre Desproges
Incipit de Des femmes qui tombent (1985)
blanc
Adeline Serpillon appartenait à cette écrasante majorité des mortels qu'on n'assassine pratiquement pas.
Elle n'avait pas d'argent, pas d'amour, pas de haine, pas d'attraits. Ses convictions politiques l'amenaient à conspuer doucement les augmentations du prix du gaz, rarement au-delà. Elle était moyenne avec intensité, plus commune qu'une fosse, d'une banalité de nougat en plein Montélimar. Hormis le chat gris mou qui dormait sur son lit, personne ne se retournait plus sur elle, et encore moins dessous.
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